Actu

Matières à éviter pour un environnement sain

Voici le genre de paradoxe qui ne s’affiche jamais dans les vitrines : les vêtements que nous portons chaque jour peuvent discrètement contaminer notre environnement, jusque dans l’eau du robinet. En Europe, certaines fibres synthétiques génèrent plus de microplastiques que d’autres lors du lavage domestique. La réglementation REACH interdit déjà plus de 2000 substances chimiques dans les textiles, mais de nombreux perturbateurs endocriniens restent autorisés dans les procédés de fabrication. Les marques affichant des labels écologiques continuent parfois d’utiliser des matières traitées avec des solvants nocifs pour la santé humaine et les écosystèmes.

Des alternatives existent, mais leur adoption à grande échelle se heurte à des contraintes de coût et de disponibilité. Les consommateurs, souvent mal informés, sont exposés à des substances allergènes ou polluantes sans le savoir.

Pourquoi certaines matières posent problème dans la mode responsable

Dans l’univers textile, trois fibres règnent sans partage : polyester, polyamide (nylon), acrylique. Issues de la pétrochimie, elles se sont imposées dans la fast fashion et saturent nos armoires. Leur point de convergence est net : à chaque passage en machine, elles libèrent d’innombrables micro-particules de plastique. Une partie finit capturée par les stations d’épuration. Le reste, lui, s’échappe vers les rivières, s’infiltre dans les mers, puis s’accumule dans les organismes aquatiques. C’est une pollution insidieuse, persistante et désormais impossible à ignorer.

Dans les vêtements stretch et les simili-cuirs, élasthanne (spandex, lycra) et polyuréthane (PU) s’invitent avec leur lot de PFC (composés perfluorés), que l’on classe parmi les perturbateurs endocriniens les plus préoccupants. L’industrie textile européenne jongle avec des listes de substances interdites, mais la cadence industrielle dépasse la capacité d’encadrement des textes officiels. Conséquence : formaldéhyde, phtalates, colorants azoïques ou nanoparticules continuent de circuler dans la chaîne de fabrication.

Voici quelques matières qui, au-delà des fibres synthétiques, posent des difficultés majeures :

  • Le coton conventionnel : sa culture exige des quantités d’eau faramineuses et une utilisation massive de pesticides, provoquant des pollutions considérables, surtout en Asie et en Afrique.
  • La viscose : même si elle provient de cellulose (bambou, bois), sa transformation repose sur des procédés très consommateurs de solvants chimiques (soude caustique, disulfure de carbone).
  • La laine, le cachemire, le mohair : ces fibres d’origine animale sont souvent liées à des élevages intensifs, parfois à des pratiques discutables, et leur impact sur la biodiversité et la qualité des sols est tangible.
  • Le cuir conventionnel et la fourrure : élevage, abattage, puis traitement par des bains toxiques lors du tannage, notamment au chrome.

À cette liste s’ajoutent les substances chimiques textiles : formaldéhyde, nonylphénols, retardateurs de flamme, DMF, colorants azoïques, phtalates, nanoparticules… Un inventaire digne d’un laboratoire, mais dont la toxicité fait débat. Même à faible dose, leur persistance alimente les inquiétudes sur la santé et l’environnement en France et ailleurs en Europe. L’industrie avance plus vite que la loi, et il devient urgent d’ouvrir les yeux sur les risques.

Quelles fibres et textiles éviter pour préserver sa santé et l’environnement ?

On retrouve encore et toujours le trio polyester, polyamide (nylon), acrylique. Fabriquées à partir de pétrole, ces fibres libèrent quantité de micro-particules plastiques à chaque lavage. Invisibles à l’œil nu, elles s’infiltrent partout, des océans jusqu’aux chaînes alimentaires. La France et ses voisins européens observent la montée en puissance de ces textiles résistants mais presque impossibles à éliminer une fois relâchés dans la nature.

Quand il s’agit de vêtements stretch, l’élasthanne (spandex, lycra) et le polyuréthane (PU) font partie du lot. Leur présence garantit l’élasticité, mais elle s’accompagne souvent de PFC, ces composés qui rendent les tissus imperméables au prix de risques majeurs pour la santé, chercheurs et ONG multiplient les alertes sur ces perturbateurs endocriniens, capables de migrer jusque dans nos organismes.

Voici un panorama des matières dont l’impact environnemental et sanitaire mérite d’être questionné :

  • Viscose : sous l’appellation « bambou », on découvre surtout un procédé industriel gourmand en solvants chimiques. Les conséquences ? Pollution des eaux, conditions de travail dangereuses pour les ouvriers, bilan environnemental discutable.
  • Coton conventionnel : sa culture réclame des volumes d’eau très élevés, jusqu’à 20 000 litres pour un seul hectare, et une explosion de pesticides. Les ressources hydriques locales en subissent les conséquences directes.
  • Cuir conventionnel et fourrure : leur production implique élevage, abattage, puis utilisation de chrome, formaldéhyde et colorants azoïques. Risques pour la santé humaine, pollution durable du sol et de l’eau.

Le problème ne s’arrête pas aux fibres elles-mêmes. Les textiles modernes embarquent une panoplie de substances chimiques : formaldéhyde (cancérigène, irritant), nonylphénols (perturbateurs endocriniens), phtalates, colorants azoïques. Ces molécules persistent dans les tissus, migrent au contact de la peau ou durant les lavages, et se retrouvent dans les eaux usées. Le défi consiste à jongler entre expertise indépendante, réglementation et mobilisation citoyenne pour tenter d’enrayer la spirale.

Homme d

Matériaux à privilégier : vers un dressing plus sain et éthique

Pour limiter la casse, trois matières s’imposent : coton biologique, chanvre et lin. Leur culture bannit les pesticides, réduit l’usage d’eau et préserve la fertilité des sols. Le lin, très présent en France et en Europe, se démarque par sa biodégradabilité et sa solidité. Le chanvre pousse vite, capte le CO₂ et n’exige presque pas d’irrigation. Quant au coton, la version bio limite l’impact hydrique et exclut les substances controversées dès la culture.

Pour ceux qui privilégient la laine, les filières labellisées (Woolmark, biologique, laine de mouton shetland) apportent traçabilité et garanties sur le bien-être animal. La laine d’alpaga, issue d’élevages traditionnels sud-américains, affiche un impact limité sur les pâturages. Miser sur la laine recyclée permet de réduire la demande de matière première neuve, de limiter les déchets et de soutenir l’emploi local.

De nouveaux matériaux apparaissent : lyocell (Tencel), modal, fibres recyclées. Le lyocell, fabriqué à partir de pulpe de bois (notamment l’eucalyptus cultivé durablement), utilise un solvant neutre, recyclable et non toxique. À la clé : faible consommation d’eau, empreinte carbone réduite.

Les alternatives au cuir animal se multiplient. Pinatex (à base de feuilles d’ananas), peau de pomme (recyclage des déchets de pommes), cuir recyclé : chaque innovation contribue à alléger la pression sur l’élevage et à valoriser des résidus agricoles. Le cuir à tannage végétal, lui, privilégie les extraits de plantes et évite les métaux lourds.

Pour faire le tri et garantir des achats responsables, certains labels écologiques servent de boussole : Ecolabel européen, Nature & Progrès, Ecocert, Charte AISE. Ces certifications donnent de la visibilité, rassurent et posent un cadre clair. Réfléchir à la fibre, vérifier l’étiquette : voilà le début d’un vestiaire plus propre, pour soi et pour la planète.